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Dimension 52 – avril 2019

CSTC

Comment exécuter un essai d’étanchéité et de pression sur des installations de chauffage ?

Avant de mettre une installation de chauffage en service, celle-ci doit être soumise à un essai d’étanchéité et de pression. En effet, il est très important que l’installation soit étanche pour en garantir le bon fonctionnement et éviter des dommages éventuels. La norme NBN EN 14336 propose une méthode d’essai à cet effet.

Domaine d’application de la norme

La méthode décrite dans la norme NBN EN 14336 s’applique aux installations de chauffage central avec eau chaude en circuit fermé et a trait aussi bien à son étanchéité qu’à sa résistance (assemblages vissés, pressés, serrés, abrasés et soudés).

Moment d’exécution des essais

Étant donné que certains éléments de l’installation (p. ex. générateur de chaleur, soupape de surpression, vase d’expansion et désaérateur) ne résistent pas à une pression d’essai trop élevée, il est indiqué d’exécuter l’essai en deux phases ou même plus.

Sauf indication contraire, le premier essai est exécuté pour une pression d’essai qui correspond à 1,3 fois la pression de service maximale avec un minimum de 4 bars. Cette pression de service est égale à la pression de réglage de la soupape de sûreté (généralement 3 bars, parfois 5 bars ou plus). L’essai a lieu après la finition du circuit d’hydraulique, en d’autres termes lorsque la totalité du circuit est accessible pour une inspection et qu’il est encore possible d’exécuter des réparations éventuelles.

Lors de ce premier essai, on peut distinguer deux situations :

  • quand les conduites sont placées sur le sol portant brut et dans les murs (p. ex. pour des radiateurs ou des convecteurs et un chauffage mural), l’essai est exécuté avant les travaux d’enduisage et l’exécution de la couche de remplissage, l’isolation et la chape. Si les radiateurs ne sont pas installés immédiatement, les conduites doivent être dotées, lorsqu’elles quittent le mur, d’un écarteur de manière à pouvoir être positionnées correctement dans l’attente du placement ultérieur du radiateur. Dans ce cas, les conduites doivent être fixées mutuellement au moyen d’un assemblage temporaire (parfois dénommé aussi le « bouclage » des conduites) ;
  • lors du placement des systèmes de chauffage par le sol, les conduites sont raccordées aux collecteurs et l’essai a lieu avant l’application de la chape (voir illustration 1).

Après le montage des éléments qui ne sont pas à l’épreuve de la pression d’essai usuelle, un deuxième essai peut être exécuté à une pression de service normale (généralement 1 à 1,5 bar).

Préparation de l’essai

L’installation doit être remplie d’eau (potable) froide et claire qui est exempte de sédimentations. À cet effet, il faut utiliser un filtre avec un maillage ≤ 150 μm. Après l’essai, l’installation sera seulement remplie d’eau de remplissage traitée pour éviter des pertes d’eau prétraitée pendant l’essai (voir dossiers CSTC 2012/2.13).

Sur chaque zone à tester, un manomètre doit être monté avec un domaine de mesure suffisant et une lecture jusqu’à 0,1 bar.

Enfin, il est conseillé de prévoir un compteur d’eau permanent dans la conduite d’amenée d’eau froide de l’installation. De cette façon, il est possible :

  • de suivre le volume de remplissage effectif pendant l’essai ;
  • de contrôler si aucun remplissage supplémentaire n’a été effectué par des personnes non autorisées ;
  • de tenir à jour la quantité d’eau de remplissage supplémentaire pendant la durée de vie de l’installation.

Exécution de l’essai

Lors du premier essai, il faut utiliser le mode opératoire suivant. L’installation doit :

  • être remplie lentement et être désaérée à tous les points hauts ;
  • être placée à la pression d’essai usuelle ;
  • faire l’objet d’une inspection systématique des déformations ou des fuites (visuellement et/ou à l’audition).

En cas d’absence de fuites détectables de manière simple, l’installation doit être maintenue sous pression pendant au moins deux heures. La pression d’essai doit être notée.

Lors du deuxième essai, l’installation doit :

  • être remplie lentement et être désaérée à tous les points hauts ;
  • être placée à la pression d’essai usuelle ;
  • faire l’objet d’une inspection systématique des fuites (visuellement et/ou à l’audition ; les fuites importantes sont rapidement visibles sur le manomètre).

Maintenance

Il est conseillé de maintenir l’installation à la pression de service normale pendant la suite des opérations. En travaillant ainsi, les problèmes éventuels sont généralement détectés rapidement.

Il faut toutefois éviter de remplir l’installation pendant les périodes comportant un risque de gel. L’utilisation d’un antigel ne peut généralement pas offrir une solution dans ce cas en raison de son prix de revient élevé, de la nécessité de vider complètement l’installation après coup et de l’obligation d’éliminer l’antigel en conformité avec la législation sur l’environnement.

En outre, il est déconseillé de vider l’installation, étant donné que dans une installation qui est construite à partir de canalisations, de radiateurs et de pompes en acier, un risque de corrosion interne existe.

Si l’installation exige de l’eau traitée, le traitement doit être exécuté aussi rapidement que possible après les essais.

Documentation des résultats d’essai

Les résultats des essais de fuite et de pression doivent être intégrés dans un rapport d’essai. Sur le site Web du CSTC, on dispose d’un modèle à cet effet (voir illustration 2).

P. Van den Bossche, ing., chef de laboratoire, laboratoire Chauffage et Ventilation, CSTC

C. Delmotte, ir., chef de laboratoire, laboratoire Mesures de performance des installations techniques, CSTC

Cet article a été rédigé dans le cadre l’Antenne des normes Énergie et Climatisation avec le soutien financier du SPF Économie et des NBN.