PEOPLE & PROJECT
Dimension 51 – février 2019
Maison bio-écologique autonome dans une serre: une première pour Rekkem

Le faîte de la serre peut s’ouvrir complètement. L’air frais est fourni par des tuyaux souterrains ou par les quatre grandes portes coulissantes. Photos Kaseco

Ce concept de construction innovant obéit aux principes «cradle-to-cradle» de la construction circulaire.
PreviousNextRécemment, Kaseco et le Bond Beter Leefmilieu ont présenté la première maison-serre belge. Kaseco conçoit des techniques et des concepts de construction innovants selon les principes «cradle-to-cradle» de la construction circulaire. Fin 2018, la maison-serre de Rekkem s’est ouverte au public lors de l’Ecobouwers Opendeur, une initiative de Bond Beter Leefmilieu.
Koen Vandewalle, l’architecte à l’origine de cette serre bio-écologique autonome, et sa femme Samia Wielfaert sont les forces motrices de ce concept, basé sur une construction à ossature bois compacte et orientée de manière optimale. «Des constructions similaires existent déjà en Suède et aux Pays-Bas, même si elles ne sont pas bio-écologiques et autonomes. La serre joue le rôle d’enveloppe extérieure, et crée un microclimat autour de la partie habitation, ce qui permet de faire pousser des fruits et des légumes dans la «forêt alimentaire» de la maison. Pendant les travaux de terrassement et de construction, aucun camion de terre n’a été amené ou emporté, afin de réduire au minimum les émissions de CO2», précise l’architecte. À la mi-janvier 2019, le couple et leurs 5 enfants ont emménagé dans cette maison avec bureau.
Autonomie totale
La maison-serre est complètement autonome. Autrement dit, elle n’est raccordée ni aux réseaux d’eau, de gaz ou d’électricité, ni aux égouts. Ce n’est qu’au cours de la première année qu’elle sera reliée au réseau électrique pour tester la puissance requise en fonction des saisons et dans différentes conditions. La maison est construite en matériaux bio-écologiques, renouvelables ou au moins entièrement recyclables, dans l’éventualité d’une démolition ultérieure.
La nature comme source
Cette entité autonome alliant vie et de travail s’efforce d’atteindre l’autosuffisance dans le domaine de l’eau et de l’énergie, en utilisant des matériaux et des systèmes très innovants. La maison-serre est neutre en eau. Seule l’eau de pluie est utilisée. Après avoir été recueillie, elle passe à travers un filtre à lave jusqu’à la citerne. Les eaux usées finissent dans une fosse septique, après quoi elles sont pompées vers un champ d’épuration semé de roseaux et d’autres plantes, où elles sont épurées naturellement avant de rejoindre le ruisseau adjacent. La fonction récréative de l’eau disponible est également prise en compte, car la maison-serre abrite également une piscine naturelle. De plus, seule l’énergie solaire est utilisée. «ll ne faut que peu d’énergie pour maintenir la maison à la bonne température. Le choix des matériaux a été pensé pour maintenir une température presque constante dans la maison. L’énergie produite par les panneaux solaires est principalement utilisée pour la production d’ECS, l’éclairage, et autres installations électriques. Selon les saisons, la température qui règne dans la serre est contrôlée par l’effet naturel de cheminée prévu dans la conception. Le faîte de la serre peut s’ouvrir entièrement, et l’air plus frais est fourni par des tuyaux souterrains ou par les quatre grandes portes coulissantes qui s’ouvrent aux quatre vents. La maison-serre, c’est aussi une autre façon de vivre et de travailler: pendant au moins 9 mois, nous aurons l’impression d’être au printemps», conclut l’architecte. La serre sera ouverte au public à certaines périodes.
Par Philip Declercq
www.kaseco.be
« La serre génère un microclimat autour de la maison et permet la création d’une «forêt alimentaire» privée.»