PEOPLE & PROJECT
Dimension 51 – février 2019
Design créatif et gain de place
Les quelques espaces libres restants sur le site de l’hôpital ont été exploités de façon optimale. Ici: l’escalier extérieur menant à la salle de sport souterraine. (photos: Alain Giebens)
Le pavillon de pédopsychiatrie emmène littéralement les enfants de l’hôpital dans une nouvelle maison.
Au premier étage, en plus des salles de classe et des aires de soins, on trouve aussi un toit vert et une aire de jeux.
Les matériaux choisis pour l’aménagement intérieur sont faciles d’entretien, accueillants et apaisants.
Les bandes de briquettes permettent la reconstitution authentique des façades en brique et laissent plus de marge créative au concepteur.
Avec son pavillon de pédopsychiatrie (KAS), l’AZ Sint-Lucas à Bruges est probablement en train de réaliser la première application de construction passive pour un service résidentiel hospitalier dans notre pays. «La construction traditionnelle en briques ne convenait pas. La construction d’une maison passive requiert d’épaisses couches d’isolation et des murs en béton. En plus d’économiser de l’espace, les bandes de briquettes StoBrick permettent une reconstitution authentique des façades en briques», explique l’architecte Wim De Clerck de Boeckx Architects, rebaptisée DETOO Architects.
L’ancien pavillon K, entretemps démoli, accueillait uniquement les consultations et les soins de pédopsychiatrie. L’AZ Sint-Lucas a été le premier hôpital de Flandre occidentale à soumettre un master plan pour un projet dans lequel soins et hébergement seraient détachés de l’hôpital et rassemblés dans un bâtiment séparé. Les quelques espaces libres restants sur le site de l’hôpital ont été exploités de façon optimale. En plus du pavillon en surface dévolu à la pédopsychiatrie, une salle de sport a également été aménagée en sous-sol.
Scénario passif
Le maître d’ouvrage souhaitait un bâtiment innovant qui soit avant tout éco-énergétique, passif ou à faible consommation d’énergie. «Les exigences en matière de ventilation et de qualité de l’air dans un tel bâtiment diffèrent de celles d’un hôpital conventionnel. Le choix s’est porté sur un bâtiment neutre en CO2, et produisant sa propre énergie grâce à des panneaux solaires installés sur le toit. Un autre objectif consistait à subdiviser les patients en quatre groupes de vie (de 6 à 18 ans) dans un service offrant un contact direct avec l’environnement extérieur», explique Alex Masquelier, directeur des infrastructures et des services d’accueil de l’AZ Sint-Lucas Bruges. La construction d’un bâtiment passif nécessite un refroidissement et un chauffage adaptés. Le choix s’est porté sur une pompe à chaleur à six serpentins et un refroidisseur à sec sur le toit afin de ne pas charger ou décharger trop rapidement le champ de puits de forage. Le bureau d’études Ingenium a développé tout le scénario passif du service, y compris les simulations dynamiques de confort, le calcul de la charge de chauffage et de refroidissement, etc. De plus, le choix s’est porté sur des protections solaires à commande automatique sous forme de lamelles, dont l’inclinaison est réglée en fonction de la position du soleil, avec pour objectif un apport maximal de lumière naturelle.
«Dans une nouvelle maison»
«Du hall d’entrée du service part une ligne de faille qui se poursuit dans le toit et à travers tout le bâtiment. Le pavillon emmène littéralement les enfants de l’hôpital dans une nouvelle maison. L’entité séparée pour les enfants, qui donne sur la réserve naturelle située derrière, apporte lumière, sérénité et nature grâce aux patios. La terrasse inclut une plaine de jeux où ils peuvent s’amuser», explique l’architecte Wim De Clerck de DETOO Architects. La salle de sport se trouve au -1, les quatre groupes de vie au niveau 0, et les salles de consultation et de soins au +1. Au rez-de-chaussée, les groupes de vie – dont chacun a sa propre identité – ont été regroupés autour d’une salle centrale multifonctionnelle. Au premier étage se trouvent les salles de classe, les salles thérapeutiques et toutes les fonctions de soutien.
Créer le contraste
Les volumes situés plus haut sont légèrement plus larges et accentuent le contraste dans les façades. C’est ainsi que l’architecte et le maître d’ouvrage se sont adressés à Sto, spécialiste des systèmes d’isolation des façades, des enduits de façade et des revêtements durs. Les bandes de briquettes en StoBrick permettent la reconstitution authentique des façades en brique et laissent au concepteur plus de marge créative. En les combinant avec une isolation en polystyrène expansé, une couche de renfort sur laquelle sont collées les bandes de briquettes, on obtient un ensemble économe en énergie. Avec une épaisseur minimale de 11 mm et maximale de 25 mm, ces bandes permettent de gagner de la place dans la construction de façade. «L’architecture, la stabilité et les techniques spéciales ont été développées à partir d’un modèle MDB, complété notamment par des simulations de confort et des études solaires. Les exigences les plus strictes en matière de coefficients U (ISO_1) et d’étanchéité à l’air (n50=0,6 h-1) ont été prises en compte pour la construction», explique Wim De Clerck.
Éviter les structures massives
«Une construction passive ne repose pas uniquement sur des techniques, mais aussi sur l’isolation, en particulier de la façade extérieure. La construction passive nécessite une couche épaisse d’isolant pour éviter les nœuds de construction PEB. Contrairement à un bâtiment classique à murs creux, un système d’isolation de façade est installé au niveau du substrat. Dans ce projet, une charge – sous forme de bandes de briquette – posée à l’extérieur a permis d’ajouter un ancrage supplémentaire. La finition classique d’un système d’isolation de façade consiste en crépi, mais la demande de solutions qui préservent l’aspect authentique de la façade augmente», explique De Clerck. Les briquetes ont été sciées en deux moitiés, dont la partie extérieure a été collée sur le système Sto, de manière à éviter les structures massives. De plus, le fabricant a offert une garantie à l’entrepreneur lors de l’installation des bandes de briquettes StoBrick.
Chaleureux, accueillant et apaisant
En ce qui concerne le choix des matériaux d’aménagement intérieur du service, la facilité d’entretien était un paramètre clé. Pour les meubles, le HPL classique sur contreplaqué de bouleau a été préféré au volkern, en raison de son caractère chaleureux et accueillant. Chaque groupe a sa propre couleur et son identité. Les couleurs vives sont absentes. Les portes intérieures sont équipées de charnières spéciales pour une flexibilité optimale. Pour les murs et les sols, le choix s’est également porté sur des matériaux apaisants. Ici, les cadres métalliques antichocs des couloirs d’hôpital ne sont ni présents ni nécessaires, car on n’utilise pas de chariots classiques.
Par Philip Declercq
www.sto.be
«L’architecture, la stabilité et les techniques spéciales ont été développées à partir d’un modèle MDB complété, entre autres, par des simulations de confort et des études solaires.»
