TECHNIQUE  
Dimension 50 – novembre 2018

Mosaïques : travail de spécialiste en petit format

Les mosaïques sont de plus en plus populaires. Cependant, l’installation de carreaux de mosaïque nécessite une méthodologie spécifique pour laquelle une attention particulière doit être apportée au support et à l’exécution. Dans cet article vous apprendrez comment préparer le support ainsi que les règles à respecter lors de la pose effective des carreaux.

Types de carreaux de mosaïque

Par manque de norme spécifique aux carreaux de mosaïque, on entend dans cet article sous ces termes, des carreaux d’une surface maximale de 49 cm².

Là où auparavant les petits carreaux de mosaïque devaient être posés un par un, ils sont actuellement disponibles sur trame. Cette trame peut être constituée d’un filet plastique ou d’une liaison plastique à l’arrière des carreaux, ou bien d’une feuille de papier ou de plastique sur la face visible de ceux-ci. Les dimensions de ces trames sont habituellement de 30 par 30 cm ou de 30 par 60 cm.

 

Les petits carreaux sont disponibles en divers matériaux, avec pour chacun un large éventail de couleurs, de nuances et de finitions (voir illustration 1):

  • verre : pâte de verre, mosaïque de cristal ou carreaux à inclusion d’or
  • céramique : carreaux entièrement céramique et zelliges (carreaux marocains entièrement faits main, en terre cuite émaillée)
  • émail
  • pierre naturelle (y compris cailloux)
  • métal
  • coquillages
  • nacre.

 

Outre les différents matériaux, les petits carreaux de mosaïque se présentent aussi sous des formes variées :

  • fragments sur trame ou fragments individuels pour pose irrégulière (opus incertum)
  • triangles, carrés ou polygones
  • cailloux éventuellement aplanis
  • queues de paon
  • ...

 

L’épaisseur des petits carreaux de mosaïque est habituellement d’environ 2 mm pour la nacre, 4 mm pour le verre et 5 à 10 mm pour la pierre naturelle et la céramique.

 

Les fresques ou dessins sont souvent fournis en rouleau ou en tapis, et pour lesquels le fabricant fournit également un plan de pose.

Travaux préparatoires

Les matériaux doivent être stockés dans un endroit sec et protégé de la pluie et de l’humidité. L’humidité provenant de l’environnement (par ex. pluie, rosée, évaporation de flaques) peut en effet provoquer un décollement des carreaux, de la feuille de papier ou de la trame plastique.

 

En principe, les mosaïques peuvent être fixées sur tout type de support. Ces supports doivent toutefois répondre à des exigences sévères pour obtenir un carrelage de qualité. Il y a lieu pour cela de décrire avec précision à l’avance à quelles exigences le support doit effectivement répondre, quels sont les travaux préparatoires nécessaires à cet effet, et qui doit les réaliser. Si le degré de finition souhaité n’est pas indiqué dans les dispositions contractuelles, on part du principe d’un degré de finition normal. Ceci est toutefois insuffisant pour des revêtements en carreaux de mosaïque.

Amélioration de la planéité

En raison des dimensions très réduites des carreaux de mosaïque, et de la flexibilité de la trame ou du papier, des défauts de planéité du support seront clairement visibles au niveau du carrelage. La fine couche de colle sous les petits carreaux rend la plupart du temps impossible de rattraper ces défauts.

 

Les défauts de planéité constitueront, lors de pose de mosaïques, surtout un désagrément sur le plan esthétique. Ils peuvent ainsi fortement ressortir sous une lumière rasante ou en contre-jour.

 

La planéité d’une chape pour mosaïque doit répondre aux exigences d’exécution les plus sévères (voir TV 189), et plus précisément au maximum 3 mm sous la règle de 2 m.

Si le support est constitué d’un plâtrage, ce dernier doit être exécuté conformément au degré de finition spécial S1.1 (voir TV 201 et TV 227) afin de limiter le nombre d’irrégularités.

 

En cas de support de planéité insuffisante, il y a lieu d’ajouter une couche d’égalisation afin de réduire ou d’éliminer les défauts. Ce faisant, il y a lieu de veiller à ce que la colle, la couche d’égalisation et le support soient compatibles.

Uniformisation des couleurs

Pour des mosaïques présentant une certaine transparence, les couleurs du support, du matériau de fixation et du ciment pour joint, ont un grand impact sur l’aspect final du carrelage. C’est pourquoi le maître d’ouvrage et l’entreprise doivent, pour ce faire, choisir consciencieusement les matériaux. Il est important de faire disparaître les différences de teinte du support, surtout lorsque la pose de mosaïques concerne différents supports avoisinants.

Pour le jointoiement de dessins, il y a lieu d’opter pour un produit à joint transparent, afin que les teintes des carreaux soient pleinement rendues.

Pose d’une étanchéité

Dans les locaux humides il y a lieu de prévoir, sous le carrelage de mosaïque, une couche d’étanchéité à l’eau. Dans les locaux de bien-être, tels que les hammams, il y a lieu d’étudier soigneusement la composition des parois et des sols, compte tenu du risque possible de transfert de vapeur.

Pose de la mosaïque

Le choix du matériau de fixation dépend du matériau des mosaïques. La plupart du temps on opte pour de la colle pour carrelage.

 

Le matériau de fixation ne doit pas être appliqué en couche trop épaisse. Lors de l’application de la trame de mosaïque, la colle excédentaire glissera en effet entre les carreaux et remontera en surface, ce qui rendra difficile le jointoiement et provoquera des différences de teinte. Il s’ensuit que le peigne à colle doit être adapté à l’épaisseur des carreaux de mosaïque (le plus souvent un peigne à dents de 3 ou 4 mm).

 

Il y a lieu de travailler très minutieusement lors de la pose des trames. La distance entre les trames de mosaïque doit ainsi être égale à celle des joints entre les petits carreaux individuels, afin de cacher la liaison entre les trames voisines. Tant que le matériau de fixation n’est pas durci, il est encore possible d’effectuer de légères corrections.

 

Enfin, la pose de mosaïque nécessite un outillage spécifique, tel qu’un peigne à colle adapté (voir ci-dessus), une pince, une meuleuse d’angle à disque diamant, une petite truelle et une spatule (en caoutchouc).

T. Vangheel, ir., Responsable Laboratoire-adjoint, Laboratoire de Gros-œuvre et matériaux de finition, CSTC