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Dimension 48 – mai 2018

« Certains donneurs d’ordre nous trouvent dangereux »

David Driesen et Tom Verschueren – dmvA

Le cabinet d’architectes malinois dmvA ne se range pas aisément dans un tiroir. Voilà plus de deux décennies que le duo David Driesen – Tom Verschueren se fraie un chemin loin des théories architecturales et du conformisme de portefeuille. Avec audace, ils foncent à toute vitesse sur la bande d’arrêt d’urgence de l’architecture, encouragés par les applaudissements internationaux.

L’histoire de David Driesen et de Tom Verschueren est jalonnée de mots-clés, dont le premier est « amitié ». Ils ont appris à se connaître au cours de leur troisième cycle en Préservation des sites et monuments historiques, à Anvers, où ils avaient atterri, venant d’horizons différents. David suivait une formation d’architecte à Sint-Lucas Brussel (Faculté d’architecture de la KU Leuven) et avait effectué un stage à Malines, son lieu de résidence. Tom venait de finir ses études à l’Institut Henry van de Velde d’Anvers et disposait d’un point de chute dans la ville portuaire. Ils se sont tous deux liés d’amitié et se sont aperçus qu’ils poursuivaient le même objectif : une architecture avec le moins de compromis possibles, mot-clé numéro deux.

David Driesen : « Nous ne venons, ni lui ni moi, d’un milieu où l’architecture tenait le haut du pavé. La voie de démarrage habituelle d’un jeune architecte, consistant à obtenir des commandes via la famille et les connaissances, n’était donc pas compatible avec notre ambition. C’est pourquoi nous avons décidé de participer à des concours et de monter ainsi un cabinet. »

Le démarrage eut lieu plus tôt que prévu, lorsqu’en 1997, ils remportèrent un concours international pour l’extension d’un centre administratif à Malines. Le cabinet dmvA prenait ainsi corps. Au départ, ce nom regroupait les initiales des quatre co-fondateurs, mais lorsqu’en l’an 2000, deux d’entre eux décrochèrent, David et Tom rebaptisèrent cette abréviation avec un clin d’œil à l’expression flamande « door middel van » Architectuur (« à l’aide de » l’Architecture).

Choisir Malines comme port d’attache s’est avéré un coup être un coup de maître. « En fait, Anvers paraissait le lieu d’implantation le plus évident, mais là-bas, nous aurions eu à concurrencer un grand nombre de cabinets réputés. Malines était en ce temps-là une ville sale et sombre, mais qui nous semblait avoir du potentiel. Et en effet, cette résurrection a eu lieu, et parallèlement, dmvA est devenu ce qu’il est aujourd’hui. Vingt ans après la création du cabinet, nous sommes toujours aussi idéalistes, et ce, grâce à un cocktail de patience, de combativité, d’acharnement, d’engagement, d’obstination et de ténacité. Car l’architecture est une chose qu’il faut défendre, à la fois contre le maître d’ouvrage, contre l’administration, et contre les autres intervenants. »

Une architecture accessible ?

Entre-temps, le cabinet occupe depuis huit ans la Hooghuys (maison élevée), un monument classé situé à proximité immédiate du Marché au poisson (Vismarkt) et datant en grande partie du seizième siècle, et qui fait partie du site de reconversion de l’ancien cloître de Lorette (Loretteklooster). dmvA a contribué largement à cette reconversion et a acheté la Hooghuys conjointement avec Mahla, un cabinet d’avocats dont François De Keersmaecker est l’un des partenaires. Mais l’espace sous l’imposante charpente est devenu entre-temps un peu exigu pour le cabinet d’architectes, qui compte quinze personnes. Le déménagement vers un ancien immeuble de commerce disposant d’une large vitrine, et où dmvA pourrait produire de l’architecture visible par tous, a été annulé au dernier moment. « C’est ommage, estime Tom, cette vitrine aurait fait bon ménage avec notre architecture très accessible. » « Qui n’est pourtant pas perçue ainsi, intervient David. Lorsque nous élaborons un détail, nous le faisons à fond. En allant ainsi très loin dans le détail, nos projets paraissent de haut niveau, et presque « design ». Nous sommes de ce fait en désaccord avec l’architecture produite aujourd’hui en Flandre et qui se caractérise par une non-finition. Mais dans les faits, nous sommes bien accessibles. Notre portefeuille ne comporte pas de projets hors de prix et nous mettons l’accent sur la méthodologie. C’est par le dialogue que naissent les meilleurs projets. Cela demande naturellement de la patience. Avec le musée municipal de la Cour de Busleyden (Hof van Busleyden) dont les phases 2 et 3 approchent de la fin, et avec le centre artistique nOna, cela nous fait déjà 20 ans d’activité. »

En deux décennies nous avons bénéficié de nombreux encouragements, tant sous la forme de prix (awards) que de publications dans des revues internationales et sites correspondants. Ainsi, leur prestation au niveau de la Cour de Busleyden, en 2015, fut récompensée par l’Iconic Award innovative architecture, du German Design Council. Tom : « Notre renommée est peut-être plus grande à l’étranger qu’en Flandre. C’est sans doute lié au fait que nous ignorons les circuits architecturaux habituels et préférons suivre notre propre voie. Ma vie ne se résume pas à être architecte. »

La variété engendre la créativité

Le portefeuille de dmvA est très varié. Tom Verschueren : « Cela correspond à notre vision des choses, de ne pas avoir de style caractéristique. Plus nos missions sont diversifiées, plus riche est la variété de concepts et de solutions. Nous puisons notre inspiration partout. Nous nous rognerions les ailes en nous limitant à quelques niches. »

Et ces ailes, ils les étendent parfois très largement. Prenez par exemple le Blob VB3, une unité d’habitation mobile en forme d’œuf, que vous pourrez découvrir près de la Verbeke Foundation, et qui était conçue à l’origine comme extension de logement. Autre exemple : le concept HUB_01, ou logement d’étudiant du futur. Ces logements pour étudiants, conçus en collaboration avec le cabinet de conception A3 Ontwerpbureau, sont composés d’unités mobiles flexibles pouvant être raccordées à un moyeu central, ou hub. Tom : « Certains rangent plutôt le Blob VB3 sous l’appellation « design ». Le fait est que via ces exercices un peu à part, nous réfléchissons à des alternatives qui répondent, entre autres, à la constatation que nous vivons aujourd’hui dans des espaces trop grands. »

David : « Outre un regard différent sur la forme de l’habitation, le Blob était également intéressant sur le plan technique des matériaux. L’œuf a été réalisé chez nous en interne par Thomas Denturck, un designer d’intérieur que j’avais appris à connaître via un jury et qui était venu nous rejoindre en tant que collaborateur indépendant. Grâce à l’expérience avec le Blob, nous avons appris à connaître les possibilités et les limites du polyester, un matériau que nous avons ensuite utilisé pour notre piscine en toiture, à Bruxelles. »

Tom : « Aujourd’hui encore, nous recevons des demandes du monde entier, de gens qui veulent en acheter un exemplaire. C’est intéressant, mais dans ce cas il faut franchir la première étape pour passer du prototype réalisé artisanalement, qui nous a coûté 65.000 euros, à un produit industriel abordable d’environ 25.000 euros, soit le prix d’une caravane décente. Le faire nous-mêmes n’est pas possible, car nous ne sommes pas des commerçants. J’ai, entre autres, discuté avec un fabricant portugais intéressé, mais ces discussions ont fait long feu. Personne ne veut prendre le risque de l‘investissement et du transport. C’est aussi un produit complexe, avec un nez qui s’ouvre vers le haut, une porte pivotante et des cloisons intérieures équipées de niches. L’histoire est sans doute tout à fait terminée, car je viens de recevoir un mail de France m’annonçant que le Blob était actuellement en vente sur alibaba.com »

La vision de dmvA quant au style est transmise par David, qui forme les futurs ingénieurs architectes de la KU Leuven à la conception pratique, dans sa mission d’enseignement. « J’estime que l’on ne doit pas enseigner aux étudiants un style précis. Oui, vous pouvez constituer un portefeuille à partir d’une trame précise et d’une base thématique, mais cela ne me semble pas judicieux à une époque de globalisation et de mondialisation. Qu’implique aujourd’hui encore le style ? Observez aujourd’hui, dans le monde entier, la mode, l’art, l’imagerie. Vous constatez surtout une forte uniformisation. »

Détailler le plus possible

Le projet nOva (noodruimte voor artiesten / espace de secours pour artistes) du centre artistique nOna, de 2002, constitue pour David et Tom un jalon pour le cabinet. Il s’agissait d’aménager une imprimerie en salle de répétition temporaire pour une compagnie théâtrale. « Le budget étant très limité, nous nous sommes servis d’un matériau économique : la peinture. Nous avons peint en gris la salle de répétition proprement dite, et les couloirs dans des couleurs vives. Nous avons ainsi rendu positif un espace ressenti comme négatif par les acteurs, et transformé un volume informe, en un espace bien défini. Cette utilisation explicite des couleurs était à l’époque inédite et continue à inspirer des personnes aujourd’hui. Nous avions utilisé pour la première fois à plein la particularité de dmvA quant à la maximisation du détail. Une particularité qui joue parfois en notre défaveur. Ainsi, nous n’avons jamais remporté un appel d’offres ouvert. Notre travail attire ou repousse. Nous sommes de ce fait considérés comme dangereux par certaines administrations. Elles ne savent pas à quoi elles doivent s’attendre. Alors , si vous n’avez pas la possibilité d’expliquer votre vision des choses dans une conversation, c’est peine perdue. »

« Un faible budget est souvent un incitateur pour des concepts créatifs, affirment nos interlocuteurs. Ce que nous avons réalisé en détail pour nOva sur le plan des couleurs, nous l’avons récemment appliqué à l’Ecole supérieure VIVES de Courtrai (VIVES hogeschool Kortrijk). Dans le cadre de la formation, VIVES dispose d’un grand nombre de machines agencées de façon centrale dans un hall de fabrication de hauteur double. Cette partie centrale était entourée de murs maçonnés. Nous avons démoli ces murs, installé les machines sur les côtés dans des pièces aux cloisons transparentes, et nous avons transformé le hall central en rue intérieure. À l’aide d’échafaudages nous avons réalisé une construction prête à l’emploi sur laquelle nous avons installé une tribune servant d’escalier vers l’étage, comme lieu de rendez-vous, ou comme sièges lors de réunions ou de conférences. Sous les échafaudages sont installées des planches sur lesquelles on peut s’asseoir ou exposer des objets. Pour le reste, nous avons rendu le grand volume abstrait en peignant tout en blanc. »

« Autre intervention à VIVES : le labo de soins (zorglab), une sorte de logement d’assistance. À l’origine, l’école voulait un véritable logement, mais le budget est apparu insuffisant. Nous avons alors introduit de la chaleur dans un bâtiment béton existant, à l’aide d’un système de placards ouverts formant une barrière physique mais transparente entre le logement d’assistance d’une part, et la circulation et la salle de réunion en périphérie. En remplaçant les murs opaques souhaités par de la transparence, nous avons créé, de manière simple mais très détaillée, une synergie. »

Être un peu voyou

Tom : « Notre activité s’est déplacée assez récemment vers de grands projets urbanistiques. Pour ce faire nous prenons toujours l’espace environnant comme point de départ. Ce n’est qu’après nous être demandés comment nous pouvions intégrer une certaine chose dans un environnement donné, que nous nous tournons vers l’expérimentation des formes d’habitation et des intérieurs. Lorsque vous combinez cela avec un attrait pour l’histoire d’un lieu, vous arrivez à des solutions qui améliorent la qualité de vie et la beauté d’une ville. Nous sommes un cabinet progressiste mais nous avons toujours pour principe le respect de l’environnement existant. Grâce à cette attitude, nous arrivons à convaincre les responsables de la conservation des monuments qu’il est possible d’établir une passerelle entre l’environnement existant et une architecture contemporaine. Grâce à cette approche, nous avons pu acquérir à Malines une bonne notoriété. »

David : « Parmi les exemples réussis, on peut citer l’extension de la Cour de Busleyden (Hof van Busleyden) et le remplacement de six immeubles vétustes de la Grand-Place par la Maison de Lorraine (Huis van Lorreinen), six unités résidentielles aménagées verticalement, de façon flexible. Le Service de la Conservation des monuments voulait tout d’abord restaurer intégralement ces vieux immeubles, mais ce n’était ni réalisable ni judicieux. De nombreuses personnes, dont quelques collègues, nous ont suggéré que nous devrions y implanter un grand bâtiment d’angle, mais ce dernier aurait trop écrasé la Grand-Place. Le bâtiment actuel est certes totalement contemporain, mais il semble y avoir toujours existé. Nous trouvons passionnante cette sorte d’imbrication. »

Comment les architectes ressentent-ils le glissement de « donneur d’ordre-utilisateur » vers « développeur » ? « Que le pouvoir soit aujourd’hui du côté du développeur ne simplifie pas notre mission. Un donneur d’ordre-utilisateur tient compte, en dehors du budget, du vécu et de la qualité de vie de l’espace public et du bâtiment. Le développeur s’attache plus aux chiffres, ce qui fait que l’architecture risque de s’enliser dans des questions de budget. L’architecte doit alors être un catalyseur et lutter en permanence pour une architecture et des espaces extérieurs de qualité. Il doit faire comprendre au développeur que la valeur marchande va de pair avec l’architecture et qu’il doit dépasser l’aspect purement économique. L’architecture peut être un partenaire important pour ouvrir de nouvelles perspectives. Mais c’est une tâche difficile qui ne réussit pas toujours. Parfois, l’architecte doit, dès lors, oser être un peu voyou. »

Garder la ligne

Comment se passe la répartition des tâches au sein du cabinet ? « Nous nous sommes toujours efforcés de tout faire de façon également répartie et donc de ne pas imposer de tâches précises. Lorsque l’équipe était plus petite, cela pouvait se faire. Durant la semaine, nous étions tous deux occupés à nos propres affaires. Mais le samedi, nous nous réunissions pour discuter des projets. Aujourd’hui nous venons toujours ici tous les deux avec autant de plaisir et d’envie, mais nous consacrons notre temps à toutes les préoccupations périphériques, à l’administration et à la gestion de nos collaborateurs. »

« Être plus gestionnaire qu’architecte comporte en soi des risques. Les jeunes architectes qui nous rejoignent ont une vision toute différente de la nôtre, ce qui est logique. Mais dmvA est partisan du cadre large que nous avons créé et défini nous-mêmes et dans lequel de nombreux paramètres doivent être respectés. Ceci amène parfois des confrontations, surtout lorsque la date butoir approche. Parfois aussi, un détail est monté en épingle jusqu’à en faire une montagne. C’est pourquoi, depuis un an, nous nous réunissons tous les lundis avec tous les collaborateurs de manière à définir les lignes directrices des projets. Nos meilleurs concepts voient encore toujours le jour lorsque nous nous réunissons à deux pendant une demi-heure. »

Le portefeuille comporte beaucoup de logements. Est-ce économiquement tenable pour un cabinet d’un tel niveau ? « Pas vraiment, mais un logement représente l’entrée de gamme parfaite pour un jeune collaborateur. Ces projets plus petits offrent aussi la possibilité d’avancer d’un pas sur le plan architectural. Les donneurs d’ordre nous connaissent lorsqu’ils entrent ici et sont à la recherche du dialogue que nous trouvons si important. Pour conclure, un dossier d’habitation se déroule rapidement, ce qui constitue un contrepoids aux projets urbains de longue durée. »

« Actuellement nous mettons la dernière main à une habitation dans les Nonnebossen (Bois des nonnes) de Zonnebeke. Assez loin de Malines donc, mais cette mission est en rapport direct avec notre « logement pour étudiant du futur ». Le propriétaire du logement est en effet l’entrepreneur qui a réalisé le HUB_01. Un homme exceptionnel, en fait une sorte d’inventeur qui nous sort à chaque fois des idées surprenantes et avec qui il est donc agréable de s’entraîner. Il comprend immédiatement ce que l’on veut dire ; quelques traits d’esquisse suffisent. Les dessins de détail n’ont qu’à peine servi, pour la construction de son logement. »

Au programme

Quels sont les projets encore en attente ? « En mai, nous terminons la phase 3 de la Cour de Busleyden, la scénographie pour une exposition. Cela met un terme à un projet pour lequel nous avions gagné en 1999 le concours d’architecture. Comme déjà dit : patience. À un certain moment, vous devez, dans un tel projet, assumer vous-même le rôle d’acteur en charge. »

« La nouvelle salle de théâtre pour nOna doit être livrée en septembre. Là aussi, il a fallu s’armer de patience, car l’asbl devait, en plus des subsides, grapiller un budget complémentaire via des parrainages. Nous avons été contraints de ce fait de changer de stratégie et de reprendre la conception. Ce sera un beau projet pour lequel nous étudions, conjointement avec l’artiste Nick Ervinck, l’architecture depuis la salle. »

« Nous nous occupons également d’écoles à Bruxelles. Grâce à un concours de GO !, nous avons obtenu la mission de conception d’une école du centre-ville, l’école De Bron, à Saint-Gilles, près de la Gare du Midi. Nous devons y implanter un programme étendu, sur un petit terrain. C’est pourquoi nous faisons une découpe dans le toit en pente, pour y insérer une aire de jeux en terrasse. Les murs suscitent une sensation de cocon protecteur dominant Bruxelles. »

« Autre projet à petite échelle, mais toutefois intéressant, la reconstruction de quatre unités dans le parc naturel De Hoge Rielen, à Kasterlee ; un projet participatif. Participation est également le maître-mot pour la reconversion du site de la Gentse Wasserij (Blanchisserie gantoise), qui occupe une partie d’un pâté d’immeubles. Pour ce projet, nous relions deux rues par une rue intérieure traversante et nous créons un centre de quartier, avec des ateliers créatifs que les occupants du quartier animeront eux-mêmes. La ville envisageait à l’origine une sorte de « labo de confection » (maaklab) mais la première réunion des habitants du quartier nous a incités à repenser l’objectif. Ici encore, le budget est limité, mais nous allons miser sur le caractère brut des matériaux utilisés, avec, par exemple, des parpaings placés sur chant, pour de meilleures prestations acoustiques. C’est à nouveau un projet de longue haleine, idéal pour aboutir à un beau résultat grâce à un processus de communication. »

Par Colette Demil et Staf Bellens

« Nous ne venons, ni lui ni moi, d’un milieu où l’architecture tenait le haut du pavé. La voie de démarrage habituelle d’un jeune architecte, consistant à obtenir des commandes via la famille et les connaissances, n’était donc pas compatible avec notre ambition. C’est pourquoi nous avons décidé de participer à des concours et de monter ainsi un cabinet. »

« Vingt ans après la création du cabinet, nous sommes toujours aussi idéalistes, et ce, grâce à un cocktail de patience, de combativité, d’acharnement, d’engagement, d’obstination et de ténacité. Car l’architecture est une chose qu’il faut défendre, à la fois contre le maître d’ouvrage, contre l’administration, et contre les autres intervenants. »

« Notre renommée est peut-être plus grande à l’étranger qu’en Flandre. C’est peut-être lié au fait que nous ignorons les circuits architecturaux habituels et préférons suivre notre propre voie. »

« Nous sommes un cabinet progressiste mais nous avons toujours pour principe le respect de l’environnement existant. Grâce à cette attitude, nous arrivons à convaincre les fonctionnaires de la conservation des monuments qu’il est possible d’établir une passerelle entre l’environnement existant et une architecture contemporaine. »

« Que le pouvoir soit aujourd’hui du côté du développeur ne simplifie pas notre mission. Un donneur d’ordre-utilisateur tient compte, en dehors du budget, du vécu et de la qualité de vie de l’espace public et du bâtiment. Le développeur s’attache plus aux chiffres, ce qui fait que l’architecture risque de s’enliser dans des questions de budget. L’architecte doit alors être un catalyseur et lutter en permanence pour une architecture et des espaces extérieurs de qualité. »